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mercredi 10 avril 2013

Plateau de sable

   L'avantage du tableau noir où il faut écrire à la craie, c'est que l'enfant ne reste pas focalisé sur son erreur. Si la lettre (ou le chiffre, ou la forme) qu'il a dessiné ne lui convient pas -ou lui convient mais il voudrait la réécrire- il n'a qu'à effacer et recommencer. Contrairement au papier, où l'erreur -s'il y en a une- est encrée, le tableau noir permet de ne pas avoir ce sentiment d'échec irréparable. Avec le tableau noir, on a la droit à l'erreur, on a le droit d'essayer à nouveau, on peut faire et faire encore, s'exercer, améliorer son geste. C'est un mélange d'auto-correction et d'entraînement par la répétition.
   Le plateau de sable agit de la même façon que le tableau noir. Il permet à l'enfant d'effacer et de  recommencer, une possibilité qui maintient intact sa motivation ! Je me souviens de mes années au collège, où certains élèves, en très grande difficulté, récupéraient leur dictée toute barrée de rouge, avec des notes comme "0 moins 20 fautes". Et je me dis maintenant qu'ils devaient vraiment se sentir mal et que c'était la meilleure façon de faire pour les dégoûter à tout jamais d'apprendre. S'ils avaient eu la possibilité, la chance, de pouvoir essayer, essayer encore, sans voir ce rouge marquer leurs fautes, je suis sûre que certains d'autres eux auraient repris goût à l'écriture, l'orthographe, la conjugaison...Mais je m'égare ! Le plateau de sable donc ! 
   Grand Souriceau, qui ne jurait que par les mathématiques il y a quelques temps, n'est intéressé que par l'écriture ces derniers jours. C'est donc avec un immense entrain qu'il s'est installé devant son plateau. Il a commencé par reproduire des formes.

 Il suit la forme (il le fait parfois en fermant les yeux).

Puis la reproduit dans le sable.

Ensuite il secoue légèrement son plateau de gauche à droite :
la surface est à nouveau "vierge". 
Il continue, en changeant de forme.

Et après le doigt, la baguette chinoise !

   Une fois les formes reproduites un bon nombre de fois et voyant qu'il voulait encore se servir de son plateau, je lui ai proposé de reproduire les lettres qu'il connaissait. Il fut tout de suite partant. Je lui montrais une lettre, il la nommait (le son) puis je la posais à côté de lui. Il la touchait puis la reproduisait, avec les doigts, dans le sable.
  

 

  Et quand je le voyais mécontent d'une lettre, effacer et recommencer, jusqu'à ce qu'il soit satisfait, je ne pouvais m'empêcher de  penser que c'était là une des meilleurs façons d'apprendre à écrire. Il est resté au moins trois-quart d'heure sur ce plateau de sable, chose rarissime car habituellement il reste rarement plus d'une demi-heure sur chaque activité. 
   Petit Souriceau aussi voulait son plateau de sable. Celui de Grand Souriceau est au départ un "petit jardin zen" : les bords sont assez hauts, le sable très fin, et je ne m'en servais plus beaucoup, c'était donc le plateau de sable tout trouvé ! Celui de Petit Souriceau est plus artisanal : j'ai pris un plateau carré aux bords assez hauts et du sable grossier, que j'ai mixé et passé à la passoire fine (sur la photo il est encore un peu trop "grossier" à mon goût, je l'ai donc remixé depuis). Toujours par imitation, Petit Souriceau a voulu reproduire des formes lui aussi. Il en a fait quelques unes mais a vite fini par faire des "dessins libres".


D'abord le carré.

 Puis le cercle.

 A la baguette chinoise.

 Et des motifs plutôt travaillés...

 Avec les deux mains !

Et à la fin, on ne dessine plus rien, on joue !

   Je l'ai dit et je le dis encore : le plateau de sable, comme le tableau noir, est à mon sens indispensable pour l'apprentissage de l'écriture. Il sert autant pour les lettres que pour les chiffres ou les formes. Et en plus de l'intérêt du côté "effaçable" dont je parlais en haut de ce message, c'est un moyen de plus de faire entrer le sensoriel dans les apprentissages de l'enfant. Simple, mais indétrônable !

2 commentaires:

  1. Je n'avais pas pensé à mixer le sable (au robot ?) mais c'est vrai que quand il est trop grossier, on ne peut pas faire des traits nets ! J'y penserai quand ça sera le moment de remplacer mon "bac" à sable (quand j'aurais trouvé un plateau adéquat...).

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  2. Oui je le mixe au petit robot ménager, celui qui sert à hacher les herbes aromatiques(avec une petite lame en "s"). Par contre c'est indispensable de le passer ensuite à la passoire fine (type "chinois") pour avoir un sable vraiment fin. Pour le plateau c'est vrai que ce n'est pas toujours évident, car beaucoup ont des "poignées-trous" par où le sable peut tomber...

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