jeudi 27 juin 2013

Forum Montessori

   J'entends parler du Forum Montessori depuis un moment déjà et je me suis enfin décidée à aller y faire un tour...Et là ! grosse déception : il faut être inscrit pour consulter ou écrire des messages dans le forum. En soit ce n'est pas un problème, c'est même tout à fait normal, mais voilà...pour s'inscrire il faut être parrainée ou peut-être...! 
   En fait, j'ai un peu de mal à comprendre le mode d'inscription, qui dit une fois "il faut être parrainée" et une autre fois après l'enregistrement d'un compte "ce forum requiert que votre compte soit activé par l'administrateur." Soit je suis vraiment, vraiment nulle en site du type "forum", soit ce n'est pas très clair...Quoi qu'il en soit, j'en appelle donc à votre bon coeur  :-)  Si l'une d'entre vous est inscrite, est-ce qu'elle peut m'expliquer comment cela se passe, et/ou me parrainer s'il y a besoin ?!

MERCIIIIII d'avance !!!  :-)

mercredi 26 juin 2013

Série rose Montessori

!!!  attention, très long message !!!

   Bon ! j'y ai passé du temps, mais j'ai enfin fini ma série rose. J'en ai visité des sites et des blogs (en anglais, en français, en allemand, en italien...merci Google Translate) afin de savoir comment devait se présenter la fameuse série rose. Ce qu'il en ressort, c'est que tout le monde a sa façon de faire et il est rare de trouver deux séries roses identiques -quand série rose il y a, car certain(e)s n'utilisent même pas de code couleur. 

   Pour ma part, je voulais garder les trois couleurs fréquemment rencontrées : rose, bleu et vert. Tout un tas de questions, d'observations, d'idées, sont nées au fil de mes pérégrinations sur la toile...
   Certaines mamans (il faut bien l'avouer, dans 98% des cas ce sont des mamans) découpent leur série de dictées d'une certaine façon, d'autres mamans d'une façon différente ; ce qui fait qu'un mot peut se retrouver dans la série rose chez maman1 et dans la série bleue chez maman2. Bref ! il faut s'y retrouver. Après réflexion (beaucoup, beaucoup de réflexions) et une attirance plus prononcée pour la méthode anglo-saxonne, mon choix s'est porté sur une série rose qui fera travailler les mots avec une alternance consonne/voyelle, et ceci par étapes. Pour faire ce "découpage", je me suis largement inspiré du site ParticiPassions et de sa fabuleuse liste de dictées (et des sites Family and co et Montessori Print Shop pour la mise en forme).
  1. mots de trois lettres : 2 dictées de 9 mots
  2. mots de quatre lettres et plus + introduction du "é" : 2 dictées de 9 mots
  3. mots avec un "e" muet final : 2 dictées de 9 mots
  4. mélange de tous ces mots : 1 dictée de 9 mots
   Pour l'apprentissage de l'écriture-lecture chez Grand Souriceau (et plus tard chez Petit Souriceau) je vais donc utiliser trois boîtes : une rose, une bleue, une verte. Les deux dernières, nous en sommes encore loin ; j'en parlerai donc en tant voulu. Pour l'instant, seule la boîte rose nous intéresse. Il s'agit d'une boîte (je l'appelle "boîte" car je range tout ça dans une boîte rose, mais on peut très bien dire "série") d'une boîte rose donc où se trouve ceci : 
  • les dictées muettes (voir plus haut)
  • des listes de mots à lire
  • des phrases à lire, plus ou moins longues
    Ce choix ne conviendra/convaincra pas tout le monde mais c'est celui qui me parle le plus et en pratique, il convient bien à Grand Souriceau. Si vous voulez crier à l'hérésie ou si vous êtes déjà conquises, voici ma série rose en détail : juste ici. Dans ce document, vous trouverez un tas de mots avec l'alternance consonne/voyelle ainsi que des exemples de phrases utilisant ces mots. C'est un peu ma feuille de route...vous pouvez vous en servir pour mettre en place VOS dictées. Quant à MES dictées, mes listes de mots et mes phrases à lire, les voici, juste ici. Mais à  présent, passons aux travaux pratiques : je vous montre ma façon de présenter cette série rose, mais libre à vous de faire autrement.

Série rose

La boîte
   C'est une boîte trouvée sur  10doigts.fr, et j'ai acheté la peinture rose sur le même site. J'ai enlevé les parties modifiables pour créer deux cases :


   J'ai peint la boîte (intérieur et extérieur) en rose, ainsi que la partie amovible. Pour un résultat uniforme, j'ai utilisé un rouleau, et un pinceau fin pour les finitions et les endroits un peu difficile d'accès au rouleau.


J'ai passé une deuxième couche. Une fois la peinture bien sèche, j'ai remis la partie amovible.


Les dictées muettes

Le travail le plus long : imprimer, découper, coller, plastifier, découper encore ! C'est rébarbatif mais il faut en passer par là...
  • dictées muettes 1 et 2 : avant de plastifier, n'oubliez pas de coller l'image correspondante au dos de chaque mot. Les images seules sont placées à gauche, l'enfant les regarde puis écrit les mots à côté ; il s'auto-corrige avec la vignette "image-mot" qu'il place à la droite du mot (en détails juste ici).
  • dictées muettes 3 et 4 : même chose.
  • dictées muettes 5 et 6 : même chose.
  • dictée muette 7 : même chose.
(récap' : quand tout est plastifié et découpé, on obtient donc deux séries de billets : la première avec une image sur une face et au dos un mot ; la deuxième avec une image seulement).
 Imprimer

Découper


Coller 

 recto

verso

Plastifier
 
 J'installe mes images dans ma feuille à plastifier.

Je plastifie.

Découper encore


Les listes de mots

   Là encore, pas de grand secret : il faut juste imprimer, plastifier, découper. A ce propos, j'utilise comme matériel une imprimante HP et une plastifieuse Geha. Et j'ai une petite question : où est-ce que vous achetez vos cartouches d'encre ? Car c'est vrai que même si ça revient moins cher de tout faire soi-même, le prix de l'encre peut vite monter...
   Et sinon, les listes de mots sont .

Les phrases à lire

   Toujours le même doux refrain : j'imprime, je plastifie, je découpe. Les phrases courtes sont ici. Et les phrases longues juste .

Les pochettes

   Pour fabriquer les pochettes, j'utilise la méthode dont je parlais ici, en changeant un peu les dimensions et les pliages. Je fabrique donc sept pochettes de tailles identiques pour les dictées muettes, une pochette pour les listes de mots, et deux pochettes pour les phrases à lire. Pour éviter le "too much rose", j'ai opté pour des pochettes blanches ; on ne retrouve la couleur que pour l’intitulé de la pochette.

Pochette de dictée

 A gauche les images, à droite les "images-mots"

 Couverture de la pochette

Pochette des mots à lire


Pochettes des phrases


   Vous pouvez télécharger les couvertures de toutes les pochettes en cliquant ici (sauf pour la pochette de la dictée 7 qui se trouve directement avec le fichier de la dictée).

Le final

   Une fois ce long travail de mise en forme, découpage et plastification fini, on se dit  qu'il ne reste plus qu'à placer les pochettes dans la boîte : moment de grand soulagement   :-)

 
   Les mots et les phrases à lire sont placés dans la partie supérieure. Les dictées sont placées dans la partie du bas : à gauche les dictées (dans l'ordre) et à droite la "dictée du moment", celle sur laquelle Grand Souriceau aime revenir et s'entraîner.
   Tout ça prend un peu beaucoup de temps, mais le final est vraiment sympa ! Grand Souriceau s'y retrouve bien et c'est le principal. Pour l'instant, il ne travaille que sur les trois premières dictées et tente de lire quelques mots mais a encore du mal. Il persévère -avec joie- et c'est le plus important.

NOTA : vous vous en doutez, tout cela m'a pris un temps fou !!!! Alors si jamais vous téléchargiez mes documents, merci de laisser un petit commentaire, et de mettre un lien de cette page si vous tenez un blog où vous en parlez...Ça ne coûte rien et ça me remplirait de joie !!!  :-)

Première dictée muette

   Grand Souriceau manipule l'alphabet mobile depuis un moment déjà mais n'écrivait pas encore de "vrais" mots (par exemple : il pense à "papa", il cherche et utilise les lettres "p-a-p-a"). C'est maintenant chose faite : il cherche de plus en plus à écrire ce à quoi il pense, de façon précise. Ce sont vraiment des moments magiques ! Et puis un jour, il m'appelle et me dit : "Maman, je voudrais écrire Joker donne un coup de pied à Batman" (merci papa !). Ne le sentant pas prêt à écrire "donne un coup de pied" j'ai tenté de changer un peu la phrase en gardant l'idée : 
"- Tu veux dire que Joker tape Batman ?
- Oui, Joker tape Batman. (ouf !)
- Tu veux me montrer comment tu écris Joker tape Batman ?
- Je veux que tu m'aides."
   Je me suis donc installée à côté de lui et nous avons commencé. Il n'était pas question pour moi de lui dire quelles lettres utiliser, par contre j'ai pu l'aider à décortiquer sa phrase. Ensemble, nous répétions chaque mot assez lentement, afin qu'il cerne bien tous les sons. Sa phrase dite sans pause lui semblait impossible à écrire seul, mais en prenant le temps -avec maman- de décomposer cette phrase, il s'est vite rendu compte qu'il ne s'agissait que de sons mis bout à bout ; comme il fait d'habitude, mais cette fois avec un but précis d'écriture. Je ne vous dis pas sa fierté une fois la phrase finie !!

   
   Comme toujours au début de l'écriture, les enfants ne mettent aucun espace entre leurs mots : cela viendra avec la lecture et l'entrée dans le monde de la grammaire. Comme souvent aussi, certaines voyelles manquent, et ça n'a rien d'alarmant. Pour ses premières écritures spontanées, Grand Souriceau a pris l'habitude de poser ses lettres dans le couvercle de la boîte de l'alphabet mobile : habitude qu'il a gardée ici même si ce n'était pas très pratique...Vivement le tapis d'écriture !! Et bien entendu, il ne fallait rien ranger avant l'arrivée de papa  :-)

   Je ne mets ici qu'un exemple, mais Grand Souriceau se sent de plus en plus à l'aise et a écrit beaucoup d'autres choses...jusqu'à ce qu'il se lasse un peu. Il continuait, mais moins motivé. Je me suis dit que c'était peut-être le bon moment pour introduire la première dictée muette. Je suis allée chercher la pochette et je lui ai dit : "Dans cette pochette, il y a des images. Tu veux les regarder ?" Il m'a répondu oui et nous les avons regardées ensemble, en nommant ce que nous voyions -histoire de s'assurer qu'il connaisse bien tous les mots. Puis je lui ai demandé s'il voulait écrire ce qu'il voyait, j'avais l'image de l'as dans les mains : "Cette image, elle représente un as, tu veux essayer d'écrire as ?" Il m'a dit "oui" sur le ton de "pourquoi pas" et je lui ai montré comment utiliser ces petites vignettes :

- il pose sa première image (sans l'écriture au dos) en haut à gauche de son tapis d'écriture (ici pour l'instant le couvercle de l'alphabet mobile).
- il nomme ce qu'il voit puis "décortique" les sons du mot.
- il choisit les lettres correspondantes et écrit son mot.
- il prend l'image jumelle (mais avec l'écriture au dos cette fois) et la pose à droite de son mot.
- il retourne l'image pour voir l'écriture du mot et s'auto-corriger.


   Pour cette première fois, il n'a écrit que quatre mot. Mais c'est de ma faute, tant que je ne lui fais pas de tapis d'écriture, il persistera à utiliser ce couvercle et donc à avoir un espace limité ! Je sais quelle sera ma prochaine fabrication maison !  :-)

jeudi 13 juin 2013

Alphabet mobile et écriture spontanée

   Ça y est, mon Grand Souriceau est entré dans le monde merveilleux de l'alphabet mobile ! Ce ne fut pas sans joie qu'il ouvrit la grande boîte et découvrit toutes ces lettres qu'il connait si bien. Après sa compréhension du mécanisme de l'écriture (dont je parlais ici) et voyant son désir d'écrire bien présent, je me suis dit qu'il était temps de sortir l'alphabet mobile. 

   
   Même si Grand Souriceau s'entraîne beaucoup à écrire, ses gestes ne sont -pour l'instant- ni assez sûrs ni assez fluides pour suivre ce qui se passe dans sa tête : il bute sur l'écriture alors qu'il a le mot en tête et sait parfaitement quels "sons" il doit utiliser. C'est là que nous faisons intervenir l'alphabet mobile. Sans cet alphabet, l'enfant aurait deux tâches à réaliser : se concentrer pour savoir quels sons composent un mot + se concentrer pour écrire les lettres représentant ces sons. Avec l'alphabet mobile, il n'y a plus qu'une seule tâche à réaliser, la plus importante : mettre "en forme" ce à quoi pense. La calligraphie n'est plus un obstacle : les lettres sont "toutes faites" et ne demandent qu'à être utilisées. L'enfant continue de s'entraîner à écrire mais c'est un exercice à part. Un apprentissage à la fois...
   La première fois que Grand Souriceau a ouvert sa boîte, il était tout excité. Il voulait utiliser toutes les lettres, même celles qu'il ne connaissait pas (que j'ai enlevé depuis pour ne pas l'inciter à aller "trop vite" ou l'induire en erreur). Il a d'abord touché les lettres, il en prenait une, la reposait, en prenait une autre, il regardait les ressemblances, les lettres qui prenaient beaucoup de place et les toutes petites, le code couleur, les lettres qu'ils trouvent drôles, ses préférées... : si l'on peut dire, Grand Souriceau a apprivoisé son alphabet mobile. Pour affirmer le lien entre ces lettres et les lettres rugueuses, je lui ai proposé des les associer, ce qu'il a fait avec beaucoup d'entrain : 

 

   J'ai ensuite dit à Grand Souriceau : "Si tu as envie d'écrire un mot, ou plusieurs mots, tu peux utiliser ces lettres." Il a dit d'accord et...s'est mis au travail  :-)  Je me suis un peu éloignée et je l'ai observé : il ne semblait pas vouloir écrire de "vrai" mot (par exemple, se dire "papa, alors c'est ppp, aaa" etc.) il prenait simplement des lettres et les plaçait sur le plateau, mais à sa façon de les choisir -avec une petite pause entre chaque- ses choix n'étaient pas irréfléchis. Quand il eut fini d'écrire son premier mot, il me demanda de le lire :


Je lui lis donc en prononçant le "son" des lettres et Grand Souriceau s'écria victorieux : 
" - Gora !
- Oui, Gora.
- Tu vois j'ai écrit Gora.
- Tu as réussi à écrire Gora. Et qu'est-ce que c'est Gora ?
- Je sais pas !"
   Et pourquoi devrait-il le savoir ?! L'important finalement n'est pas ce qu'est "Gora" mais le fait qu'il l'est écrit, qu'il s'en rende compte et qu'il en soit fier...Je ne m'en suis pas voulu d'avoir demandé ce qu'était "Gora" car après tout, cela aurait pu être quelque chose de particulier et d'existant pour lui, mais je me suis dit que son but n'était pas encore les "vrais" mots, juste l'apprivoisement des "sons" et de leur mécanique. C'est toujours délicat, quand il s'agit de son enfant et de son entrée dans l'écriture (moment magique par excellence) de prendre de la distance et de se dire : pas trop vite... Je lui ai demandé s'il voulait écrire autre chose, il m'a répondu "Oui, oui !" d'un air qui voulait dire "Ben oui maman, pourquoi tu me poses cette question, ça coule de source non ?"

 
  
   Là, ce n'est plus pareil...Il me dit : j'ai écrit "lit". Il ne s'est pas relu, il sait juste ce qu'il voulait écrire. Je regarde, je lis et il me dit "Ben tu vois, j'ai écrit lit". Je confirme sans complimenter et, le sentant bien parti,  je lui dis qu'il peut continuer pendant que je vais voir si Petit Souriceau a besoin de moi. Je sentais que je devais m'effacer, m'éloigner de lui pour qu'il s’imprègne du matériel sans se couper entre chaque "mot" pour me demander de lire ou de regarder.
   Quand je suis revenue, j'ai constaté qu'il n'avait pas chômé et encore une fois cela m'a confirmé qu'un enfant est beaucoup plus productif quand on le laisse seul, quand il n'y a pas d'adulte qui intervient sans cesse, quand il peut se focaliser sur son travail et uniquement sur son travail (tout en sachant que s'il a besoin de moi, je suis là !). 


   Et quelle ne fut pas ma surprise (et ma joie je l'avoue) de voir apparaître des mots comme "fil" ou "dodo"... J'ai juste dit : "Dis-donc, tu as beaucoup écrit." Il m'a répondu : "Oui, maintenant j'ai soif."  :-)  Son frère, qui n'était pas loin et qui sait profiter de l'instant, lui demande : 
" - Du coca ?
- Oh oui, du coca ! Maman tu es d'accord ?
-..."
   Ils savent mon désamour de toutes ces boissons sucrées, mais je préfère dire oui de temps en temps plutôt que de les priver sans cesse et d'en faire un objet interdit sur lequel ils se jetteront dès qu'ils le pourront. La pédagogie au lieu de l'interdiction formelle : oui on peut boire un peu de coca, mais pas trop souvent et voilà pourquoi...". Ils boivent donc un petit verre de coca et chacun vaque à ses occupations. Voyant que Grand Souriceau ne rangeait pas l'alphabet, je dis : "Ce n'est pas facile de circuler quand il y a plein de choses par terre." (il y avait aussi quelques jouets). Alors les deux Souriceaux rangent les quelques jouets qui traînent mais Grand Souriceau me dit : "L'alphabet je le laisse parce que c'est joli." Il le laisse donc. Et puis je me rends compte, quelques temps plus tard, que Grand Souriceau y est revenu, a fait une nouvelle place et a écrit...COCA. Je constate que le mécanisme de l'écriture fonctionne bien :-)
   Tout cela se résume en deux mots : l'écriture spontanée. L'enfant ne se formalise ni de l'existence -ou non- des mots qu'il écrit, ni de leur orthographe, ni des espaces à mettre entre chaque...non, il ne fait que s'entraîner à la correspondance "son-lettre". Il écrit, tout simplement. Il aura bien le temps de voir le reste plus tard !!

   Je rappelle que dans la pédagogie Montessori, l'écriture vient bien avant la lecture. Voici donc, pour finir, deux extraits de L'enfant

"Il était donc en train de faire un travail, analysant les mots qu'il avait en tête et cherchant les sons qui les composaient. Il faisait cela avec la passion d'un explorateur sur la voie d'une découverte ; il comprenait que ces sons répondaient à des lettres de l'alphabet. De fait, qu'est-ce que l'écriture alphabétique, sinon la correspondance d'un signe à un son ? Le langage écrit n'est que que la traduction littérale du langage parlé. [...] C'est un véritable secret, une clef qui, une fois découverte, redouble une richesse acquise, permet à la main de s'emparer d'un travail vital, presque inconscient comme le langage parlé, et de créer un autre langage qui le reflète dans tous ses détails. Il y a la part de l'esprit et la part de la main. Alors, la main peut déclencher une avance et, de cette goutte, faire tomber une cataracte. Tout le langage déferle. Un cours d'eau, une cataracte, ce n'est jamais qu'un ensemble de gouttes d'eau."

"Mais quand nous présentions des livres aux enfants [...] ils les accueillaient avec froideur : ils les considéraient comme des objets contenant de belles images, mais qui distrayaient de cette chose passionnante qui concentre tout en soi : l'écriture. [...] Les livres furent donc relégués dans l'armoire, en attendant des temps meilleurs. Les enfants lisaient l'écriture à la main, mais s'intéressaient rarement à ce qu'un autre avait écrit. On eût dit qu'ils ne savaient pas lire ces mots-là. [...] Ce fut six mois plus tard qu'ils commencèrent à comprendre ce qu'était la lecture ; et ce fut seulement en l'associant à l'écriture. Il fallait que les enfants suivissent des yeux ma main qui traçait des signes sur le papier blanc ; ils découvrirent alors que je transmettais mes pensées, aussi bien qu'avec la parole. Dès qu'ils en eurent clairement le sentiment, ils commencèrent à empoigner les morceaux de papiers sur lesquels j'avais écrit, pour essayer de les lire, dans un coin : et ils essayaient mentalement, sans prononcer un seul mot. [...] Et c'est ainsi que s'implanta la lecture. Elle se développa, par la suite, jusqu'à la lecture de longues phrases, qui commandaient des actions compliquées. Il semblait que le langage écrit fût envisagé par les enfants tout simplement comme une autre façon de s'exprimer, une autre forme de langage parlé, se transmettant comme lui, directement, de personne à personne."

 
PS : prochain achat ou confection maison = un tapis avec des lignes d'écriture

mardi 11 juin 2013

Grand reporter

   Mon Grand Souriceau, n'y vu ni connu, a pris hier l'appareil photo et a décidé de tout photographier ! Il fallait le voir, regarder partout, viser, cliquer...le doigt sur le flash de temps en temps. C'était un vrai moment de plaisir pour lui et son sourire ne faisait que l'attester. Je ne vais pas mettre ici TOUTES ses photos mais je ne peux pas résister à l'idée d'en poster quelques-unes...

Son circuit à billes 
(reçu pour son anniversaire il y a quelques jours)

Son nouveau matériel de géographie
(toujours pour son anniversaire)

Le travail de son frère
(dont je parlerai bientôt)

 Les plantations

Leurs constructions Lego-Duplo

   Je ne sais pas si c'était une envie passagère ou une chose qu'il me demandera souvent, mais je suis heureuse de voir qu'il a trouvé un moyen de plus d'exprimer sa créativité...

lundi 10 juin 2013

Les dinosaures - suite

   Notre découverte des dinosaures se poursuit, pour le plus grand bonheur de Grand Souriceau. Nous utilisons toujours nos cartes de nomenclatures (téléchargeables ici). Elles nous servent de supports pour plusieurs activités ou tout simplement d'outils pour associer un nom à un dinosaure. Dernièrement, nous avons fabriqué -en carton- toute une panoplie de dinosaures ainsi qu'un décor. Cela grâce à un set trouvé sur  10doigts.fr et qui ressemble à ça : 


   
   Voici en photos notre utilisation à la maison de ce superbe kit :

Ouverture de la boîte et découverte du matériel.

Grand Souriceau ne veut/peut plus s'arrêter ! 
Plein d'entrain et de concentration, il enchaînait les assemblages.

Même Petit Souriceau, rarement "délicat", a minutieusement
assemblé les différentes parties des dinosaures.

Avec mon aide, ils ont monté le décor et y ont posé les dinosaures.

   Le livret en premier plan est un petit livret "récapitulatif" que nous consultons quand nous voulons avoir des informations rapides (et succinctes) sur tel ou tel dinosaure. Je l'ai fabriqué en faisant des captures d'écran de l'application "Fantastiques dinosaures HD" sur iPad ; j'ai ensuite découpé, plastifié, troué et relié les fiches avec deux anneaux métalliques. Les anneaux étant à clips, nous pouvons enrichir le livret au fur et à mesure de nos découvertes ; et, avec le temps, pousser un peu plus loin les apprentissages.

Après le montage, jouons ! Les dinosaures n'en finissaient plus 
de changer de place, de s'attaquer, de se cacher, 
de manger, de jouer dans l'eau ou dans la boue...
(admirez le pachycephallosaurus sur sa moto)

Ils ont fini par associer chaque dinosaure 
à la carte de nomenclature correspondante.

  Je ne peux que recommander ce set qui a enthousiasmé mes deux Souriceaux pendant plus de deux heures ! Voilà un bon moment qu'ils n'étaient pas restés aussi longtemps sur une activité. 
   Le week-end dernier à Kaufland (notre supermarché en Allemagne) il y avait de grosses promotions sur les puzzles (5€ au lieu d'une quinzaine d'euros habituellement). Nous en avons profité et parmi nos achats se trouvait ce puzzle :

 

   Petit Souriceau est un fan de puzzle et n'a aucune difficulté à en réaliser des compliqués ; Grand Souriceau s'y met enfin et commence à pas mal se débrouiller ! Bien entendu, ce puzzle-là fait 100 pièces et a des couleurs pas toujours évidentes (beaucoup de vert et de gris par exemple) alors ils le font souvent avec papa ou maman. Faire ce puzzle nous permet de parler des dinosaures tout en nous amusant.


   Enfin, j'ai continué à réaliser les fiches un peu plus poussées sur chaque dinosaure et je vous les propose donc en téléchargement : il suffit de cliquer ici. Vous trouverez le spinosaure, le stégosaure et le gallimimus. Il n'y a aucun ordre logique dans l'élaboration de ces fiches : elles prennent vie dès que je vois l'intérêt particulier que Grand Souriceau porte à un ou plusieurs dinosaures.

   Notre travail sur les dinosaures se fait de façon régulière et toujours avec beaucoup de passion ! Et il y tant à apprendre...Je me prends moi-même en jeu et vais de découvertes en découvertes...Finalement, je me rends compte que je ne savais pas grand-chose sur les dinosaures. Merci les enfants :-)

mercredi 5 juin 2013

Couture et jardinage

   Les deux Souriceaux participent tellement à la vie de la maison que la "vie pratique" à proprement parler est ici assez rare. Les plateaux de versés, transvasements, etc. sont présents, mais peu utilisés ou très ciblés (par exemple transvasement d'eau à la pipette ou à la seringue). Ils cuisinent, rangent -pas toujours évidemment- m'aident à faire un peu de ménage, débarrassent leurs couverts, s'occupent des plantes...bref, ils apprennent à s'occuper d'une maison, chose importante vu qu'ils s’envoleront un jour du nid familial ! Bien sûr, je ne leur demande pas de récurer les toilettes, de laver les sols, de préparer le repas pour toute la famille ou de faire les lessives, mais dès qu'ils le peuvent, ils participent ! L'apprentissage est donc quotidien, répétitif, à vitesse d'enfants (on ne se presse pas) et toujours porteur de nouveaux savoirs. 
   Si l'on prend le temps, il n'est pas bien compliqué de faire participer les enfants aux tâches de le maison. Quand je défais et fais le lit, mes deux Souriceaux se chargent souvent des taies : enlever et mettre un coussin dans une taie, c'est vite un jeu et un bon moyen de faire travailler ses méninges (la première fois, je ne leur ai pas montré comment faire, trop absorbés qu'ils étaient à chercher -et trouver- comment diable faire rentrer un "gros" oreiller dans une si "petite" taie). Après le repas, ils débarrassent leur couvert et vont directement le mettre dans le lave-vaisselle, et c'est eux qui le mettent en route, un jour sur deux. C'est surtout Petit Souriceau qui ne se lasse pas des choses de la maison : il adore mettre le linge dans la machine, passer le balai après le repas, arroser les plantes, aller jeter le compost...Tous deux aiment aussi énormément préparer le repas, surtout quand ils ont carte blanche : je leur dis les ingrédients disponibles, à eux de les choisir et d'inventer une recette (quantité, cuisson, présentation...). 
   Dis comme ça, on pourrait croire que j'en fais de petits esclaves et/ou que je n'en fiche pas une  :-)  Je vous rassure, ce n'est pas le cas. Ils font à leur niveau et le mot d'ordre est que cela ne doit jamais devenir une "corvée". S'ils n'ont pas envie ou sont fatigués, je ne force pas. En temps normal ils le font avec tellement de naturel qu'ils ont bien le droit de temps en temps de ne pas vouloir/pouvoir. 

   C'est donc dans cette optique de "savoir s'occuper d'une maison" que j'ai voulu faire découvrir la couture à mes deux Souriceaux. Ils pratiquaient déjà les laçages (voir "Vrai vrac") mais je voulais qu'ils commencent à se servir d'une aiguille. J'en ai trouvé des supers, spécialement conçus pour les enfants, sur 10doigts.fr. Elles sont grosses, en plastique, et le chas est large, un enfant peut donc les manipuler sans aucun soucis (pratique et sans danger). Pour l'instant, ils ne cousent pas de tissus, il s'agit juste de leur faire pratiquer le geste. Ce n'est donc pas de la "vraie couture" mais une première approche, un bon entraînement avant de passer aux aiguilles qui piquent et au petit fil qui s'emmêle. 
   J'ai imprimé des formes, des images, que j'ai plastifiées puis découpées ; avec une perforatrice, j'ai ensuite fait des petits trous sur tout le pourtour. La feuille est rigide mais pas trop et les trous sont larges : il n'y a plus qu'à ! 

 Un monstre pour Grand Souriceau

 Couper son fil (une pelote de coton)

 Faire entrer le fil dans le chas.

 Coudre.

 Être fier !

Un canard pour Petit Souriceau

 Coudre.

Montrer son joli travail !

   Là les supports sont un peu "élaborés", mais ils se servent aussi de formes simples comme un cercle, un carré, un triangle...Le seul problème : une fois fini, ils n'ont plus envie de "découdre" et je ne vais pas pouvoir créer mille supports :-)

   Après la couture, le jardinage ! Cette fois avec Grand Souriceau seulement ; Petit Souriceau ayant eu un gros coup de barre et s'étant installé confortablement sur le canapé avec une montagne de livres. Pas de leçons, de cartes de nomenclatures, d'affiches, de supports, rien...juste les mains dans la terre et quelques petites explications : 

 Grand Souriceau enlève la terre un peu "vieille" 
pour en remettre de la plus "fraîche".

 Il installe SES marguerites ! 
(Grand Souriceau a une trèèèès grande passion 
pour les marguerites)

 Il prépare les jardinières pour les radis.

 Un visiteur dans le pot de persil...

 Et du bon boulot qui n'attendait que le printemps, le vrai !

   Nous sommes restés au moins deux heures à rendre vie à la terrasse que nous avions un peu laissée à l'abandon, déprimés que nous étions par ces jours de pluie et de mauvais temps. Ne manque plus que le basilic et les tomates ! Ce fut en tout cas un très bon moment, qui me montre encore une fois combien les enfants ont besoin d'avoir un réel contact avec la terre...